Nous en parlons souvent dans nos formations, il existe une multitude d’études qui donnent un aperçu de l’étendue du problème causé par les écrans. Cependant celles dont on entend souvent parler, que ce soit à la TV ou dans les journaux sont celles qui vantent les mérites des jeux vidéos ou des nouvelles technologies pour les plus petits.

Voici quelques exemples d’analyse et de simples vérifications qui peuvent vous aider à décrypter le but réel derrière une publication.

Se renseigner sur les auteurs et les personnes qui sont à l’origine d’une étude est un bon début.

 

  • Brain Drain: The Mere Presence of One’s Own Smartphone Reduces Available Cognitive Capacity
    Adrian F. Ward(prof Psy neuro), Kristen Duke (sciences de l’enfance), Ayelet Gneezy (prof marketing spé but non lucratif et asso de consommateurs), and Maarten W. Bos (Psy et math statisticien)
    ONLINE: Apr 03, 2017Sur cette étude on voit clairement que les auteurs n’ont pas ou peu de liens avec l’industrie des nouveaux médias ou du jeu vidéo. Le protocole est scientifique, le compte rendu est clair et complet. Les résultats semblent coïncider avec les autres études du même type démontrant une baisse du taux de réflexion cognitive chez les individus qui se reposent trop sur leur smartphone.
  • Etude de Matt Barr université de Glasgow 2017
    Professeur de Marketting spécialisé dans les nouveaux médias

Etude faite sur des étudiants en sciences humaines et arts plastiques prouvant que les gros joueurs de jeux vidéo acquièrent des capacités suivantes : débrouillardise, capacités à utiliser les logiciels de communication en ligne, résolution de problèmes dans les domaines où ils n’ont pas de connaissances. L’auteur (un porte parole de l’industrie du numérique), précise que ces capacités sont très utiles pour la vie active et la scolarité.

Pour résumer : ils savent faire du copier/coller avec wikipédia et s’envoyer les résultats par messagerie instantanée. Ils savent aussi très bien discuter en ligne de leur jeu vidéo favori pendant leur temps de travail en diminuant de surcroit, leur temps de sommeil pour pouvoir jouer un peu plus.
Qu’en pensez-vous ? Est-ce la preuve ultime que le jeu vidéo est bon pour la vie professionnelle ?

  • Etude d’Alberto Posso
    Online gaming can boost school scores 2016
    Docteur en technologies de l’information (journaliste sur le net…)

Une étude basée sur des questionnaires d’auto évaluation distribués à une vaste population australienne (comprenant toutes les classes sociales y compris les aborigènes qui bien entendu ne jouent pas aux jeux vidéo et sont rarement scolarisés). Ces questionnaires ont été rempli par les enfants eux même, c’est donc un procédé totalement partiel. Un enfant ne voulant pas avouer que sa forte propension à jouer nuit à ses résultat peut tout à fait taire ses pratiques. De plus toute la population étant ciblée, les plus défavorisés (enfants déficients, populations de natifs…) ont bénéficié d’aide pour remplir ces questionnaires, ne comprenant pas eux même les questions assez souvent. De ce fait il est bien plus pratique de trouver des résultats indiquant que les enfants ayant à leur disposition du matériel permettant de pratiquer les jeux vidéo sont plus performants à l’école. Est ce la raison de cette corrélation ?

Pour vous aider à mieux comprendre la différence entre corrélation et causalité voici une petite vidéo : https://youtu.be/lg2hFq9RlYM

Pourtant, les journalistes n’hésitent pas à reprendre les arguments avancés par les auteurs de ces études sans en vérifier le contenu, le protocole ni même la cohérence… il faut donc apprendre à faire soi-même la part des choses.